L’écrivain Benali El Hassar vient de signer son dernier ouvrage intitulé «Les Nadis de Tlemcen» paru aux éditions Anep et présenté au 17e Salon international du livre.
Il s’agit d’un essai qui revient sur l’affirmation patriotique et politique de l’élite tlemcénienne constituée notamment de jeunes intellectuels durant la période coloniale, ceux-là mêmes qui vont sensibiliser l’opinion publique sur un combat savamment concocté contre le colonialisme. Et ce sont les nadis ou cercles qui vont rassembler cette élite pour devenir des hauts-lieux de patriotisme au sens noble du terme.
Les médersas à leur tour et plus particulièrement la Tachfiniya, soulignera l’auteur, «ont joué un rôle prépondérant, non seulement dans la transmission du savoir, la préservation et la promotion de la culture nationale, mais surtout en matière de sensibilisation pour une prise de conscience collective sur l’état des lieux dont notamment les tentatives d’acculturation de la population algérienne aux fins de les réduire à leur plus simple expression.
C’est ainsi que Benali écrira dans son livre : «Les relais des jeunes algériens étiquetés de ‘Ashab el politic’ (les gens de la politique) étaient pris ensuite par le retour des expatriés ayant abjuré la conscription et qui, fascinés par les progrès réalisés en Turquie, propageaient les idées favorables à ce pays, véhiculant en termes de modernité les mots d’ordre de progrès et d’évolution».
A ce titre, l’auteur citera deux noms à savoir les maîtres Ghouti et Mohammed Dib, qui, malgré la surveillance dont ils faisaient l’objet, furent les chantres de cette nouvelle optique d’émancipation, laquelle a manifestement déteint sur les jeunes tlemceniens.
Sur un autre plan, Benali revient dans son ouvrage sur le code de l’indigénat, une législation spéciale contre les Algériens, qui privait les autochtones de leur liberté et de leurs droits civiques et dont les nadis avaient énergiquement contesté et mis à la connaissance de tous pour une réaction réfléchie.
L’art, dans sa plus large expression, sera abordé dans le livre comme un moyen de préservation de l’identité nationale et expertement exploité par l’élite comme une arme pour faire face à la tentative d’acculturation adoptée par le colonisateur.
C’est ainsi que la musique arabo-andalouse et ses dérivés seront des remparts à même de faire chou blanc à toute épreuve qui s’inscrit dans le dessein de faire croire aux Algériens qu’ils ne possèdent aucun legs culturel de haute valeur.
Enfin, Benali El Hassar abordera avec tact le sujet lié aux courants religieux et de pensée et ses différentes tendances dont les nadis se mobilisaient pour saisir la meilleure des pensées.
M. Belarbi
