Notre voyage culinaire de cette semaine nous conduira à Blida, une région de la Mitidja à la périphérie de la capitale, renommée pour la diversité de ses produits alimentaires du terroir dont les innombrables herbes et racines cultivées par les autochtones depuis des décennies.
Après avoir traversé les rues marchandes du quartier de Bab Edzaïr en compagnie de notre grande amie et sœur khalti Mahjouba, nous sommes accueillis chez elle, dans sa grande demeure, laquelle possède un vaste patio aux murs couverts d’une mosaïque bleu et blanc vieillie par les années. Elle nous raconte que c’est dans cette maison qu’elle a vu le jour et qu’une année après le décès de son époux, elle y est retourné et a pris soins de ses parents. Sans enfant, elle disait qu’elle n’avait plus de place dans la famille de son défunt mari. Elle ne pouvait plus supporter le regard plein de pitié de sa belle-mère et décida que désormais sa place serait auprès des siens. Elle retrouva ainsi sa place et ses habitudes de jeune enfant qu’elle était avec une joie puérile. Elle prit ainsi les rênes de la maison familiale et se consacra entièrement au bien-être de ses vieux parents. Elle fit leur bonheur en s’occupant de tout dans la maison, du ménage, des courses, des repas qu’elle préparait avec une grande attention et un sincère amour. Elle croyait très fort que Dieu l’avait renvoyée dans la maison familiale pour terminer ce qu’elle avait commencé et elle s’en réjouissait.
Elle pourrait alors donner libre cours à son engouement, la cuisine, dont elle a fait une vraie passion. C’était pour elle une aubaine et une occasion inouïe de se perfectionner dans ce qu’elle faisait le mieux et ce qui comptait le plus dans sa triste vie de femme. L’art culinaire pour elle, était une manière de s’affirmer et de se sentir utile. Elle n’a pas pu être mère de sang, elle essaya de l’être à travers les soins et les services qu’elle procurait à tous les membres de sa famille.
La recette :
1 botte de pouliot (f’liou), 1 petite tomate fraîche bien mûre, 1 petit oignon vert, 5 à 6 gousses d’ail, 1 branche de céleri, 1 bouquet de coriandre fraîche, 1 c. à c. de concentré de tomates, 1 c. à c. de carvi, 1 c. à c. de felfel driss, 1/2 verre d’huile végétale, 1 verre à thé de semoule moyenne, sel/poivre, 1 piment vert (facultatif).
Préparation :
Commencer par laver et équeuter la botte de pouliot puis réserver. Dans une marmite, mettre l’ail écrasé ainsi que l’oignon râpé, ajouter l’huile et les faire revenir à feu moyen en ajoutant une cuillerée d’eau. Dans un bol, mélanger la tomate fraîche concassée avec le concentré de tomates, le carvi, felfel driss, quelques branches de coriandre ciselées finement ainsi que le céleri. Mélanger le tout et verser le mélange dans la marmite.
Ajouter les feuilles de pouliot, mouiller avec 1 litre d’eau tiède et laisser cuire à couvert sur feu moyen pendant une vingtaine de minutes. Retirer alors la marmite du feu et verser la semoule en pluie en touillant avec une cuillère en bois pour que la semoule n’attache pas au fond de la marmite. Plonger le piment vert, remettre sur le feu réduit légèrement, remettre le couvercle et laisser cuire pendant une vingtaine de minutes supplémentaires. Servir très chaud avec un filet d’huile d’olive, accompagné d’un bon pain fait maison.
